Vaut-il mieux subir l’injustice ou la commettre ?

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L'analyse du professeur


Dans le Gorgias de Platon, Polos, puis Calliclès, pensent qu’il vaut mieux commettre le mal plutôt que de le subir, à l’inverse de Socrate. Cette fameuse opposition entre ces deux points de vue est le meilleur moyen de saisir ce problème.
La thèse présentée par Calliclès rejette le caractère normatif des arguments de Socrate car ils ne répondent pas aux exigences empiriques de la politique. En l’absence d’une connaissance pure et parfaite de l’âme humaine à laquelle nulle ne peut prétendre, nous devons nous référer à la loi du plus fort. Cela veut dire que pour Calliclès, le discernement est de meilleur augure que l’usage philosophique de la raison concernant la définition de la justice. Le sophiste réhabilite ainsi la « doxa » entendue comme opinion commune, car elle contient selon lui un fond de validité qui permet de concilier les exigences politiques avec celles de l’opinion commune. (...)