Tocqueville, de la démocratie en Amérique

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L'analyse du professeur


Il est devenu banal d’évoquer le fait que « la démocratie est le pire des régimes, à l’exception de tous les autres ». Cette citation de Churchill, loin d’être une boutade, signifie que la démocratie est un mode de gouvernement qui n’est pas exempt de défauts, mais dont les défauts, peut-être quantitativement les plus grands, sont globalement moins risqués dans leurs effets que ceux des autres régimes.


C’est d’une certaine manière le sens du texte de Tocqueville ici soumis à notre étude, texte qui porte sur la comparaison entre la monarchie et la démocratie. Dans ce texte, Tocqueville se fait l’analyste des défauts de la démocratie, défauts qu’il connaît d’autant mieux qu’il en a proposé une analyse détaillée dans son livre La démocratie en Amérique, et qu’il a défendu l’idée, dans L’ancien régime et la révolution, que la transition démocratique en France s’est réalisée de façon trop abrupte et radicale pour espérer voir se mettre d’emblée en place un régime stable et porteur de progrès. Le problème que pose ainsi cet auteur est celui de comprendre en quoi la démocratie serait véritablement équilibrée, et jusqu’à quel point cet équilibre est porteur d’une perfectibilité qui en fait la supériorité par rapport à toute autre pratique politique.

Nous chercherons ainsi tout d’abord à comprendre en quoi la monarchie est préférable en tant que façon cohérente de gouverner un peuple dans le temps. Nous verrons ensuite dans quelle mesure cette cohérence administrative et politique ne suffit pas, et pourquoi la supériorité de la démocratie se situe dans sa capacité à former les hommes et à créer une dynamique sociale d’égalité et de progrès.

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