Supprimer le naturel, est-ce le but de l’éducation ?

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L'analyse du professeur


Cette question conduit à réfléchir au rapport, en l’homme, entre nature et culture. Plus exactement, le problème est de savoir si le propre de l’homme est d’échapper à une nature animale (instinctive et sensible) par accéder, au moyen de l’éducation, à une nature humaine (cultivée et rationnelle) dont le propre serait alors l’intelligence et la capacité à raisonner. Ce problème suppose donc de trancher au sujet d’une double définition possible de l’homme, comme existant de façon purement corporelle et animale d’une part, mais comme pouvant exister de façon rationnelle c’est-à-dire comme pouvant sortir d’une existence immédiate soumise aux pulsions et désirs individuels et accéder à une existence supérieure. À ce titre, la question de savoir ce que serait cette nature supérieure se pose. Faut-il comprendre l’homme éduqué comme un citoyen et faut-il penser que le fait d’éduquer les hommes les conduiront tous à devenir identiques et à se comporter de façon analogue ? Ou faut-il, à l’inverse, penser que l’homme cultivé, en cessant d’être purement animal, devient pourtant une personne dotée d’une identité propre qui ne se résorbe pas à celle de son voisin, et se définit par une culture, un caractère, une sensibilité purement personnelles et particulières à lui ? (...)