Suffit-il de voir le meilleur pour le suivre ?

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L'analyse du professeur


L’ambiguïté de ce sujet tient à la définition que l’on peut donner du meilleur. Le meilleur est-il ce qu’un individu conçoit comme bon par lui-même, ou de ce que les règles morales ou politiques lui imposent comme bon ? La question posée interroge la rationalité de l’individu, en tant que le fait de posséder une raison individuelle permettrait de devenir raisonnable en un sens collectif. En ce sens, ce sujet suppose d’abord implicitement qu’un individu a les capacités à discerner le meilleur, c’est-à-dire qu’il a les capacités de fonder son action sur une connaissance morale de choses. Autrement dit, c’est lorsque je m’efforce de connaître la nature d’une chose que je peux fonder mon action en raison : mieux je connais les choses, mieux j’agis ; plus je suis rationnel, plus je deviens raisonnable. Que faut-il alors entendre par raisonnable, si par ailleurs chacun est libre d’agir selon ce qu’il veut ? Il serait évidemment absurde de prétendre que je peux agir en voulant le moins bon. En revanche, je peux très bien agir en voulant une chose que je considère comme bonne, mais qui s’avère en fait mauvaise pour moi ou, pire encore, bonne pour moi mais mauvaise pour le reste des hommes. Dès lors, le meilleur pour moi peut ne pas être réellement le meilleur pour moi, et n’est pas nécessairement le meilleur pour les autres. Le problème est donc de savoir si le critère individuel du meilleur reconduit nécessairement à un critère collectif, ou si au contraire il s’y oppose nécessairement. (...)