Simone Weil, l'attente de dieu (extrait)

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L'analyse du professeur


L’identité du Vrai et du Bien est une des thèses centrales de Platon, qui détermine en quelque sorte une partie de l’histoire de la philosophie, puisqu’il faut y voir le souci de montrer que la connaissance du vrai permet à tout homme de bien agir, c’est-à-dire d’agir en connaissance de cause, et de réaliser ainsi au mieux ce qui lui semble bon.
Le texte de Simone Weil ici soumis à notre étude s’inscrit dans cette tradition, puisqu’elle défend la thèse selon laquelle l’attention est une capacité à ouvrir sa pensée à la vérité qui ne trouve pas simplement sa valeur dans le fait d’être alors en mesure d’éviter l’erreur, mais permet également à l’homme de développer des dispositions morales le rendant altruiste.
Nous chercherons à montrer que le texte se fonde tout d’abord sur une analyse de l’attention qui s’inscrit dans le cadre d’une théorie de la connaissance, et présente l’accès à la vérité comme un effort de retrait et de disponibilité de la pensée. Nous en viendrons ensuite à analyser la critique de la précipitation qui en découle, et qui pose les bases d’une transposition de la thèse sur le plan moral. Nous achèverons enfin notre étude en prenant la mesure de la transposition morale de la thèse, qui a alors pour enjeu de montrer que la culture de l’attention permet de développer des dispositions morales essentielles à l’humanité.
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