Pourquoi désirer ce qui n’est pas nécessaire ?

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L'analyse du professeur


Si nous considérons que le désir procède de la représentation mentale d’un objet particulier considéré comme bon pour un homme, il convient alors de remarquer que le désir est une façon pour l’homme de chercher à améliorer son existence. Mais le désir est en même temps l’affirmation d’un manque et, de la sorte, comporte toujours le risque d’engager une déception voire une frustration s’il n’est pas assouvi.

Cette ambivalence du désir est d’autant plus cruelle qu’il semble bien qu’une bonne part de nos désirs ne sont pas vitaux. En effet, dès l’instant où le désir procède d’une forme de choix (puisqu’il suppose une représentation mentale, même approximative voir illusoire), l’homme qui désire peut être conduit à se représenter des choses fondamentalement inutiles comme éminemment indispensables. Ce qu’il s’agit donc de comprendre est la raison pour laquelle l’homme peut se tromper ainsi et poser comme indispensables des choses qui, selon un strict critère de nécessité vitale, sont inutiles. Faut-il alors supposer que le fait que l’homme soit doté d’une conscience de ce qu’il fait induit nécessairement des faux désirs ? Autrement dit, faudrait-il distinguer plusieurs critères de la nécessité et remarquer que ce qui n’est pas nécessaire du strict point de vue animal (pour la vie du corps) peut l’être du point de vue psychologique (pour satisfaire la représentation mentale que l’on se fait de soi) ? (...)