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Ce sujet porte sur la force de conviction des préjugés. Le fait que le préjugé soit indéracinable tient au fait qu’il semble s’enraciner en profondeur dans l’être humain, c’est-à-dire qu’il paraît correspondre à ce qui est le plus intime en l’homme. Il y a donc un paradoxe implicite qui sert à constituer la problématique : en quoi ce qui apparaît comme un préliminaire insuffisant (le "pré" du préjugé), comme une surface, peut-il s’enraciner en profondeur dans l’humain, dans ses convictions les plus intimes ?
Nous définissons classiquement le préjugé comme un "jugement avant", c’est-à-dire un jugement rapide qui est en défaut par rapport au vrai jugement, un jugement qui se situe avant une analyse approfondie et auquel il manque une preuve et une démonstration solides. Cette définition voudrait donc dire que s’il y a des préjugés indéracinables, c’est que ce sont des préjugés qui emportent immédiatement l’adhésion de l’esprit et confortent des idées déjà présentes. Pourtant, le préjugé s’enracine facilement dans l’individu et parvient à le convaincre à tel point qu’il a bien souvent plus de force que des idées connues depuis longtemps. Comment expliquer qu’il obtienne aussi facilement et profondément l’adhésion de l’individu ?