Peut-on penser contre l’expérience ?

Partager sur Facebook Partager sur Twitter


L'analyse du professeur


Ce sujet conduit à s’interroger sur la nature de la connaissance que nous pouvons avoir des choses auxquelles nous sommes confrontés dans le monde qui nous entoure, c’est-à-dire sur ce qui peut fonder l’interprétation intelligente que nous avons de ces choses et de leurs rapports à nous. En ce sens, se demander ce que peut signifier « penser contre l’expérience » revient à se demander dans quelle mesure la pensée est indépendante de l’expérience lorsqu’elle agit, se forge des idées, organise une connaissance. Possédons-nous un système de connaissance qui nous permet de prendre du recul par rapport aux choses que nous rencontrons dans l’expérience sensible ? Au nom de quoi pouvons-nous juger contre l’expérience, et refuser d’accepter ce que semble nous dire nos sens, c’est-à-dire reketer comme fausses les informations sensorielles qui s’imposent à notre esprit ? Il s’agit donc ici d’analyser le fonctionnement de la connaissance pour savoir si nous devons obligatoirement recourir à l’expérience lorsque nous cherchons à connaître ou, si ce n’est pas toujours le cas, en quel sens cela reviendrait à penser « contre » l’expérience, c’est-à-dire comment nous pourrions fonder autrement la connaissance des choses, et corriger ainsi l’expérience que nous en avons. (...)