Peut-on éviter l’anthropomorphisme ?

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L'analyse du professeur


Afin d’élucider le sens de ce sujet, il convient de se poser la question de la nature et de l’origine de l’anthropomorphisme. Si nous définissons l’anthropomorphisme comme une pensée qui prend l’homme comme modèle et référent, il semble possible de dire que nous pouvons très bien penser autrement qu’à partir de l’homme, c’est-à-dire que nous pouvons penser différemment de l’homme en prenant des objets non humains pour centres d’intérêt.

Cependant, la complexité de ce type de pensées qui cherchent à se démarquer du modèle humain est qu’elle se font toujours à partir de la pensée humaine. Autrement dit, ces pensées reviennent à soumettre les choses à une grille de lecture proprement humaine, c’est-à-dire à des catégories de pensée et des raisonnements logiques fondés sur les propriétés de l’esprit humain. Bien que moins directement, l’homme sert encore de référence et de modèle. Le problème qui se pose est donc celui la forme humaine de nos cadres de pensée.

Ainsi, le paradoxe de ce sujet semble-t-il venir du fait que nos pensées, qu’elles prennent l’homme pour objet ou non, restent inféodées à un référent humain parce qu’elles sont toutes composées selon les propriétés de l’esprit humain.
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