Peut-on connaître la morale ?

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L'analyse du professeur


La morale peut se définir comme un ensemble de valeurs ayant pour but de dire ce qui est bien et de permettre d’agir en conséquence. La particularité de la morale est, semble-t-il, d’articuler un discours du vrai et du bien, dans la mesure où les valeurs qu’elle définit sont considérées comme des valeurs vraies permettant de définir objectivement le bien et de prescrire avec certitude l’action bonne. Autrement dit, la morale a ceci de particulier qu’elle se pose comme une forme de raisonnement portant sur ce qu’il est bon de faire, raisonnement fondé sur un critère transcendant du bien, c’est-à-dire sur un critère qui ne dépend pas de la volonté de l’homme mais qu’il reçoit comme une vérité par le biais d’une enquête rationnelle, d’une éducation, ou d’une révélation. La morale est donc un ensemble de valeurs hiérarchisées à partir de valeurs suprêmes considérées comme bonnes en elles-mêmes et la vocation de la morale est de définir une conception absolue du bien.

Le problème soulevé par ce sujet est celui de savoir dans quelle mesure la connaissance des valeurs morales peut être problématique. En effet, la validité de la morale dépend d’une telle connaissance. Sur quoi se fonde-t-elle ? Est-elle susceptible d’une démonstration parfaitement rationnelle ? Repose-t-elle nécessairement sur des postulats ? Il apparaît donc que ce sujet confronte à un paradoxe. En effet, d’une part, la morale doit se faire connaître si nous voulons que l’homme en respecte les prescriptions. Mais en requérant une connaissance, elle suscite une analyse rationnelle, une forme d’esprit critique, face à laquelle il n’est pas certain qu’elle puisse vraiment résister puisque, d’autre part, la morale semble ultimement reposer sur des axiomes dont il n’est pas possible de rendre raison.
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