Peut-on accorder une valeur à une croyance que l’on ne partage pas ?

Partager sur Facebook Partager sur Twitter


L'analyse du professeur


Le but de ce sujet est de faire réfléchir à ce qu’est une croyance. Il semble a priori que la croyance n’implique pas le raisonnement. Elle est une forme d’adhésion sentimentale à une chose qui donne une valeur subjective à cette chose. La valeur de la croyance paraît donc soumise au fait de croire. Or, la notion de valeur semble permettre plus qu’une telle adhésion sentimentale. En effet, la valeur dépend du critère d’évaluation, c’est-à-dire que la valeur suppose un jugement de valeur, autrement dit une certaine forme d’usage de la raison. C’est cet usage qui semble problématique dans la croyance puisque l’adhésion sentimentale n’est pas vraiment un travail de la raison.

Nous sommes donc confrontés à une forme de paradoxe selon lequel la croyance donne une valeur à une chose sans que cette valeur ne procède d’un raisonnement. Or, si nous ne partageons pas la croyance, nous ne pouvons en comprendre la valeur, alors même que cette valeur est bien réelle pour celui qui adhère à la croyance. Nous sommes donc placés dans la nécessité de justifier une valeur à partir de la raison alors même que la croyance exclut une telle justification rationnelle.
(...)