N’y a-t-il aucune vérité dans le mensonge ?

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L'analyse du professeur


Le sujet se présente sous la forme d’une contradiction surprenante puisqu’il demande de réfléchir à la possibilité de mettre sur le même plan deux notions parfaitement opposées. Il faut donc soulever cette contradiction pour montrer que le problème est en fait de s’interroger ici sur l’origine du mensonge et son statut d’occultation de la vérité. C’est seulement à ce titre que nous pourrons penser une vérité du mensonge, c’est-à-dire essayer de savoir si une affirmation, même fausse, peut-être dépassée pour nous instruire vraiment sur quelque chose, au-delà de sa volonté de tromper.

Ce sujet fait donc problème parce qu’il conduit à deux affirmations paradoxales. D’une part, le vrai exclut par nature le mensonge : le mensonge est le contraire de la vérité, et ne se définit justement que comme volonté de cacher la vérité. D’autre part, le mensonge contient une part de vérité, directement ou indirectement, dans la mesure où non seulement l’analyse des motifs du mensonge révèle les raisons pour lesquelles il fallait cacher le vrai, mais surtout plus profondément, le mensonge révèle une vérité subjective, puisque celui qui ment veut que soit vraie une autre interprétation de la réalité que celle à laquelle il est confronté. Peut-on alors retrouver le vrai à l’intérieur du mensonge ? Ne faut-il pas dépasser l’opposition entre vérité et mensonge ?
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