Leibniz, Préface aux Nouveaux essais sur l'entendement humain

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L'analyse du professeur


Les exemples de la relativité des perceptions sensorielles ne manquent pas, y compris dans les textes philosophiques. Le degré de chaleur de l’eau dépend, chez Platon, de la température de la main, tout comme  l’amertume du vin est relative à celui qui le goûte; les qualités du morceau de cire ou du bâton dans l’eau dépendent des circonstances de la perception, etc.
Quel est donc le statut des sens dans la perception sensorielle ? En quoi les informations sensorielles sont-elles fiables ? Quelle autre source de connaissance possédons-nous ? Autant de questions qui constituent en partie le problème philosophique de la connaissance, et qui sont sous-jacentes au texte qui est ici soumis à notre étude. Leibniz y défend la thèse selon laquelle les sens sont nécessaires, mais non suffisants, pour élaborer une connaissance vraie. Il entend ainsi montrer que la vérité dépend d’un raisonnement à même de faire la distinction entre le nécessaire et le contingent des informations sensorielles.
Nous nous attacherons à montrer que Leibniz fonde tout d’abord son analyse sur la reconnaissance du rôle des sens, en tant qu’ils fournissent des informations particulières. Puis nous essaierons de comprendre de quelle manière le raisonnement peut suppléer aux lacunes des sens pour découvrir le vrai.
(...)