Le temps est-il la limite de l’homme ?

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L'analyse du professeur


La question est ici de savoir dans quelle mesure la conscience du temps agit comme un obstacle pour l’homme. Le problème visé ici est celui de la finitude de l’homme, c’est-à-dire des limites que rencontrent sa puissance d’action et son pouvoir de pensée. Autrement dit, lorsque l’on parle du temps, on parle de la conscience que l’homme a de son action, c’est-à-dire de la représentation qu’il se fait de son être tel qu’il évolue dans l’espace. Deux constats sont à tirer de cette conscience du temps : celui d’une limitation dans la connaissance et dans l’action, et celui de la possibilité de se projeter dans le temps à partir du vécu. De ces deux constats se tire tout l’intérêt de la réflexion. En effet, ce que l’on demande ici revient à savoir lequel de ces deux constats prend le pas sur l’autre. Si l’on décide de faire primer le premier, on accorde que l’homme n’a jamais de possibilité d’action infinie car son temps est toujours limité (et notamment pas la mort) : le temps agit donc comme une limite indépassable. En revanche, si on choisit de penser le temps comme la possibilité d’une représentation de soi qui s’affranchit du présent en projetant son passé dans le futur (à la mesure de soi et de l’humanité), on en arrive à comprendre que le temps est justement un infini en l’homme qui, loin de le limiter, lui permet au contraire de se porter à la mesure de l’univers. (...)