La science nous apprend-elle ce qu’est le réel ?

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L'analyse du professeur


Ce sujet met en question la capacité pour la science à éclairer notre vision et notre interprétation du monde. Ce qui fait la force de la science moderne est l’idée selon laquelle "la nature est écrite en langage mathématique" (Galilée). Il s’agit alors de dire que les lois de la nature sont les mêmes que les lois de l’esprit dans la mesure nous parvenons à réduire la diversité observée par à nos sens à des lois rationnelles qui s’offrent comme autant de référents logiques d’analyse des faits. Autrement dit, nous pouvons trouver l’ordre du monde grâce à des théories rationnelles qui permettent d’interpréter le monde en corroborant les théories avec des expériences précises des faits. Cette fondation de la science moderne consiste en ce sens à dire que le réel est simplifié parce que la diversité contradictoire éprouvée par les sens est ramenée à l’unité formulée par les lois logiques de l’esprit. En revanche, la raison se trouve singulièrement complexifiée en ses opérations car elle doit assumer la mise en ordre et la compatibilité entre les différentes lois. Le système rationnel nécessite donc des opérations complexes d’ajustement des interprétations pour savoir si les théories formulées sont valides ou ne sont pas, au contraire, des simples hypothèses probables mais dont la pertinence ne reste que logique (l’expérience ne permettant pas de les valider ultimement puisque les différentes théories scientifiques, désormais, reposent sur des faits identiques en en proposant des lectures différentes).

Ce sujet invite donc à réfléchir à la tendance de la science moderne à réduire la part de l’expérience pour accroître celle des hypothèses probables qui nous détachent de plus en plus du réel. La complexité de la raison qui a la prétention d’imposer ses lois au réel relève-t-elle d’une exigence légitime ou est-elle indue ?
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