La religion permet-elle à l’homme d’être heureux ?

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L'analyse du professeur


La religion semble induire un rapport contradictoire de l’homme au monde. La religion réunit les hommes ici-bas, les agrège en communauté et les rend solidaires, mais elle ne semble y parvenir qu’à la condition de leur faire ressentir la fragilité ou la relativité de l’existence, c’est-à-dire la tragique dépendance de tout ce qui est à l’égard d’une transcendance, d’un créateur supérieur. Le problème de ce sujet est donc de savoir si l’homme peut être heureux à partir du moment où il sait qu’il n’est pas vraiment maître de soi, libre et autonome mais que la fragilité de son existence s’explique par sa dépendance à l’égard d’un Dieu supérieur. Le paradoxe se situe dans le fait que, comme supérieur, Dieu est d’une part celui qui veille sur l’existence humaine (et qui le rassure ainsi puisque le cours des évènements ne peut fondamentalement évoluer vers un mal), mais est d’autre part celui qui rappelle sans cesse à l’homme qu’il n’est qu’une créature fragile et faillible (qui peut sans cesse se tromper et être victime de son absence de connaissances et de certitudes). Peut-il y avoir un bonheur alors même que l’homme éprouve directement ses limites, sa finitude ? (...)