La détermination du bien n’est-elle qu’une affaire d’opinion ?

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L'analyse du professeur


Ce sujet pose la question de ce qui fonde le jugement moral, c’est-à-dire la capacité à concevoir des normes du bien et du mal fondant ce jugement. Le problème visé est donc celui de savoir comment définir les critères de la morale, c’est-à-dire de s’interroger sur la relativité des différents jugements moraux selon les individus et les contextes culturels. Il apparaît, en effet, que chaque homme se pense comme juge de ce qui est bon pour lui, que chacun possède une opinion personnelle au sujet du bien. Mais, à l’inverse, en se pensant comme juge du bien, il apparaît qu’aucun homme ne pense son jugement comme purement relatif, c’est-à-dire qu’il suppose que les critères du bien et du mal auxquels il se réfère peuvent être partagés par l’opinion commune, par les autres hommes. L’opinion morale individuelle vise donc implicitement une généralité. Cela signifie donc qu’au delà d’une conception particulière d’opinion, le bien se refuse à la relativité et se pense comme supérieur aux opinions.

(...)

Plan proposé

Partie 1

a

Nous pouvons tout d’abord partir du fondement individuel de la signification du bien, c’est-à-dire du fait que l’opinion de chacun est détentrice du critère du bien. Cela revient d’abord à dire que le bien dépend de chacun parce que chacun est libre dans la détermination de sa conscience,

b

que cette liberté engage une relativité dans les critères de jugement en fonction de ce que l’on est, de notre personnalité

c

ou encore en fonction de ce que l’on a appris, de notre éducation.

Partie 2

a

Nous pouvons toutefois nuancer ces affirmations. En effet, l’éducation dépend elle-même d’un contexte socio-historique qui fait que les individus d’une même société ont souvent les mêmes valeurs morales (rôle de la religion et des traditions morales, par exemple)

b

et évoluent de façon similaire (rôle de l’éducation scolaire et civique, par exemple)

c

ce qui permet de penser que la morale est une affaire d’opinion collective.

Partie 3

a

Dès lors, le fait de dire que la morale n’est qu’une affaire d’opinion semble erroné. En effet, en partant du constat que la plupart des sociétés occidentales se rejoignent quant à leur façon de juger moralement (ce qui explique la force des droits de l’homme par exemple),

b

nous pouvons penser qu’il y a une certaine universalité de la morale qui dépend moins de notre opinion que de notre raisonnement sur notre façon d’exister,

c

ce qui conduit à penser que la morale est liée aux progrès de la science, c’est-à-dire dépend de la façon dont les hommes progressent dans leurs manières de réfléchir et de découvrir la vérité.