La conscience de soi est-elle une connaissance de soi ?

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L'analyse du professeur


Si l’on découpe le mot de conscience, on s’aperçoit qu’il signifie "avec science", c’est-à-dire avec connaissance, savoir. Tout le problème qui se pose est alors celui de savoir dans quelle mesure l’impression que nous avons d’être proches de nous-mêmes, l’intuition que nous avons de nous dans nos actes quotidiens ou dans nos pensées suivies, est un savoir véritable et clair. Cela est d’ailleurs confirmé par la présence du verbe être (« est-elle ») puisqu’il s’agit de réaliser à quel chose, à quel "être" la pensée de nous nous renvoie. En d’autres termes, il faut élucider la nature de cette pensée qui nous prend pour objet, qui est autoréférentielle, qui nous réfléchit.

Le paradoxe de ce sujet tient donc au fait que la conscience de soi nous livre un sentiment de proximité vis-à-vis de nous-mêmes, sentiment irréductible selon lequel nous pensons être plus proches de nous-mêmes que n’importe qui, mais sentiment contradictoire dans la mesure où il n’est pas vraiment une connaissance explicite et claire. La conscience de soi, en outre, n’est pas toujours de la plus grande lucidité et de la plus grande honnêteté, ce qui conduit à douter du fait que nous soyons les plus proches de nous-mêmes.
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