L’homme est-il réductible à sa culture ?

Partager sur Facebook Partager sur Twitter


L'analyse du professeur


"Le monde est un théâtre". Cette phrase de Shakespeare est souvent citée comme emblématique d’une réflexion humaniste ambigue selon laquelle l’identité de chacun est prisonniére d’un jeu social qui montre non pas tant qu’aucune personne ne peut révéler ce qu’elle est au plus profond de soi, mais qui signale tout au contraire que nul ne possède une identité prédéfinie est défintive. L’homme serait en ce sens un être culture, sans cesse en quête d’identité, et se transformant au gré de ses rencontres et de ses choix culturels. Se poser, à cet égard, la question de savoir si l’homme est réductible à sa culture semble paradoxal. En effet, si nous définissons la culture comme un ensemble de croyances, de valeurs et de pratiques qui déterminent l’identité d’un homme dans le cours de sa vie en fonction des choix qui le caractérisent, il semble impossible de voir la culture comme une réduction. Ce que suppose donc ce sujet est qu’il y aurait, en dessous de la culture, une nature, que pourtant Shakespeare semble dire qu’elle est inexistante ou inaccessible. Le problème que pose ce sujet est alors à la fois celui de savoir ce que recouvre la culture, et celui de comprendre si l’identité de l’homme peut se manifester autrement que par des pratiques culturelles. Nous nous attacherons, dans un premier temps, à montrer que la culture détermine effectivement l’identité de l’homme, dans la mesure où elle est le moyen auquel chqcun a recours pour se manifester aux yeux des autres. Nous serons alors conduits à constater, dans un second temps, que cette culture semble occulter une nature profonde de chacun, que nous tenterons ainsi de mettre en lumière. Il nous faudra toutefois, en dernière instance, remarquer que cette volonté d’arracher l’homme à sa culture est en fait le véritable réductionnisme, puisque l’homme se trouve alors emprisonné dans une nature prédéterminée. (...)