L’homme est-il naturellement bienveillant à l’égard d’autrui ?

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L'analyse du professeur


L’homme peut se définir comme un animal, définition qui pousse à dire que chaque homme est un individu qui se démarque des choses et des autres, et revendique une personnalité dissociable de tout le reste et purement singulière. Nous retrouvons donc ici la définition de l’homme à l’état de nature comme homme de besoin qui connaît comme nécessité première le fait de devoir survivre. Rien ne s’oppose dès lors à ce qu’il exploite toutes les ressources de la nature autour de lui, y compris celles des autres hommes. En ce sens, l’homme n’a pas vraiment de raison d’être moral à l’égard d’autrui et n’a pas nécessairement intérêt à se soucier d’autrui. Toutefois, en tant qu’il est un être rationnel doté d’une conscience intelligente de ce qu’il fait et des moyens de faire au mieux, il s’aperçoit rapidement qu’une existence strictement animale est vite limitée et dangereuse. L’homme peut ainsi se définir politiquement, c’est-à-dire qu’il s’inscrit dans un rapport social de collaboration avec son prochain et se comprend à la mesure des autres. Selon cette définition, il apparaît clairement que l’homme a naturellement un penchant à la sociabilité qui est le point de départ d’une construction culturelle historiquement forgée en compagnie des autres. La première définition de l’homme semble alors en faire une sorte d’animal égoïste naturellement opposé aux autres, alors que la seconde définition paraît en faire un être naturellement bienveillant à l’égard des autres. Comment trancher cette contradiction, qui semble indiquer le paradoxe de l’homme naturel ? (...)