L’histoire nous enseigne-t-elle la relativité de valeurs ?

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L'analyse du professeur


L’histoire semble être une discipline qui invite à s’interroger sur les enseignement moraux et politiques que l’on peut tirer de l’action des hommes. Autrement dit, l’histoire invite à réfléchir à ce qu’est l’homme et à la façon dont il est libre et envisage ou comprend son action. L’histoire est riche de la pensée et des jugements des autres hommes. À cet égard, elle nous apprend à relativiser nos propres certitudes. Cependant, nous pouvons nous demander si cette relativisation nécessaire n’entre pas en contradiction avec la scientificité de l’histoire. Autrement dit, si l’histoire est recherche du vrai par une méthode d’analyse rigoureuse des évènements, ne conduit-elle pas à comparer la vérité des époques pour, loin d’enseigner la relativité des valeurs, permettre au contraire le jugement et la certitude morale ? La considération des actions passées permettrait alors de se libérer des pièges du passé.

Le problème que pose ce sujet est donc celui de savoir dans quelle mesure il serait possible de dépasser le point de vue interprétatif propre à chaque époque pour construire, au moyen mais par-delà les époques, une objectivité des valeurs résultant du progrès des civilisations. Ne faut-il pas au contraire accepter une relativité irrémédiable des valeurs dès l’instant où non seulement les systèmes de valeurs ne sont pas nécessairement comparables entre eux, mais en outre les comparaisons que l’on pourrait tenter seraient nécessairement faussées par le propre système de valeurs de celui qui interprète ?
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