Kant, intro. critique de la raison pure (extrait)

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L'analyse du professeur


Comprendre la façon dont l’homme en vient à se forger des idées des choses et une représentation du monde dans lequel il vit, est en quelque sorte le point de départ de la philosophie. S’il revient à Leibniz d’avoir posé la question « pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ? », dans sa Philosophie de la nature et de la grâce, cette question n’est qu’une manière de poser à nouveau la question fondamentale qui séparait Héraclite et Parménide au sujet de la nature de l’être et du non-être. La tâche de la plupart des systèmes philosophiques est ainsi de savoir comment expliquer notre compréhension du monde, et plus particulièrement le rapport entre les sensations que nous en avons et les idées que nous nous en faisons.
Dans le texte qui est ici soumis à notre étude, extrait de l’introduction de la Critique de la raison pure, Kant défend la thèse selon laquelle l’intellection de l’esprit est conditionnée par la donation d’un phénomène, et ne peut connaître qu’à la faveur d’une intuition sensible première. L’entendement fournit donc la forme du fond qu’il ne crée pas, ce qui suppose néanmoins que la pensée est autonome et active, c’est-à-dire possède uns spécificité par rapport à l’esprit.
Nous nous attacherons à comprendre ce texte en remarquant tout d’abord que Kant s’efforce d’abord d’expliquer le rapport entre notre sensibilité et le monde par la présence d’une donation de phénomènes sensoriels. Nous analyserons ensuite la façon dont l’entendement peut alors se comprendre comme un pouvoir de traitement des informations sensorielles.
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