Faut-il opposer liberté morale et liberté politique ?

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L'analyse du professeur


L’adage selon lequel la liberté d’un individu termine où commence celle d’autrui paraît indiquer le fait que l’homme n’est libre qu’en fonction des autres et que chacun doit avoir le même droit à exprimer sa liberté. Toutefois, le sentiment de liberté semble lié à ce que nous sommes en tant qu’hommes, c’est-à-dire au pouvoir de l’esprit qui donne à l’homme la certitude qu’il est capable d’influer sur le cours des choses et, en dominant les agissements de son corps, de donner à l’individu les moyens de réaliser ses volontés. Dès lors, la liberté morale correspondrait à la liberté individuelle, c’est-à-dire la liberté de chacun en tant qu’il détermine son comportement de façon purement libre, rationnelle et inconditionnée, en ne suivant que ses volontés et les valeurs auxquelles il adhère. En revanche la liberté politique n’exprimerait qu’une liberté commune à tous les individus, liberté définie par des lois qui permettent à chacun d’agir en harmonie avec les autres. Liberté morale et liberté politique semblent alors s’opposer. En tant qu’être rationnel et moral en effet, il semble que je ne peux éviter la confrontation à l’autre homme et que cette confrontation est paradoxale. D’une part, autrui est un obstacle à la réalisation de mes désirs. La liberté politique, qui se définit dans l’espace des lois communes, est donc contraire à une liberté morale qui correspond à l’esapce maximum de réalisation de l’individu. Mais d’autre part, je suis bien forcé de constater que je ne peux considérer autrui comme radicalement différent de moi-même et je ne peux donc résoudre autrui à une chose ou un moyen qui me serait soumis. Or, si l’autre est digne d’intérêt, la liberté morale reconduit à la liberté politique.st digne d’intérêt, la liberté morale reconduit à la liberté politique.

(...)

Plan proposé

Partie 1

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Il semble, dans un premier temps que liberté morale et liberté politique s’opposent. La liberté morale est une liberté dans les mœurs, c’est-à-dire une liberté de comportement selon laquelle nul autre que l’individu choisit les critères déterminants l’action. Chacun pose par lui-même ce qu’il doit faire et ce qui est juste.

b

En revanche, la liberté politique correspondrait à ce qui est autorisé à un individu dans le cadre de lois qui pensent le rapport entre les libertés de tous.

c

La liberté politique serait donc une réduction de la liberté morale de chacun pour la rendre compatible avec les libertés des autres.

Partie 2

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Toutefois, si chacun est amené à définir sa liberté de façon rationnelle, sa raison le conduit à reconnaître autrui et à le prendre en considération de façon d’abord utilitariste, ce qui le pousse à respecter la liberté d’autrui au moins en façade et à accéder à une conscience de la liberté politique comme limite et condition de sa liberté morale.

b

Plus profondément même s’établit avec autrui un rapport de communication qui le pousse à s’entendre avec les autres et à faire converger liberté morale et liberté politique.

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Dès lors, il devient possible de concevoir que liberté politique et liberté morale deviennent une seule et même liberté, puisque tout individu finit par comprendre que l’autre est un autre moi-même digne de respect. La liberté morale n’est autre que l’expression individuelle de la liberté politique, les deux s’opposant à une liberté anarchique illusoire qui serait le droit à faire tout ce que ma volonté exige.

Partie 3

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Néanmoins, il semble également que les lois définissant ma liberté politique me laissent non seulement une marge de manœuvre et d’interprétation personnelles, et m’apparaissent parfois comme contestables.

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Dès lors, il est possible de comprendre que la liberté morale est la condition d’une liberté politique véritable puisqu’elle définit la représentation individuelle d’une liberté politique, en permettant à chacun de comprendre et d’accepter les termes d’une liberté politique.

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Il n’est donc envisageable de conclure que libertés politique et morale sont une seule et même liberté qu’à la condition que chacun soit moralement conscient de sa nature propre et fait l’effort moral de s’adapter aux valeurs de autres pour définir sa liberté politique avec eux.