Faut-il libérer ses désirs ou se libérer de ses désirs ?

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L'analyse du professeur


L’ambiguïté du désir tient au fait qu’il paraît nécessaire à l’homme pour vivre tout en ne le satisfaisant jamais vraiment, dans la mesure où l’obtention d’un objet de désir paraît engager nécessairement le renouvellement du principe de désir vers un autre objet. La question que pose alors le sujet « faut-il libérer ses désirs ou se libérer de ses désirs ? » n’est pas tant celle de savoir ce que signifie le désir tant théoriquement que pratiquement. Autrement dit, le problème qui se pose n’est pas celui de la définition du désir ou de son fonctionnement, mais celui de savoir si l’homme doit exercer un contrôle sur ses désirs pour gérer au mieux cette ambivalence du désir et parvenir à être heureux. Le paradoxe sous-jacent à ce sujet est donc celui qui montre que le désir n’a de valeur qu’en cherchant à se réaliser dans des objets particuliers (sa valeur dépend du fait de désirer quelque chose de particulier), tout en constatant que le désir entraîne nécessairement la frustration de celui qui désire puisque l’obtention comme la non-obtention de l’objet du désir conduit le désir à rechercher un autre objet. Faut-il alors se libérer de l’emprise du désir, en raison de la frustration qu’elle engendre toujours, ou cette frustration n’est-elle que relative en comparaison de la valeur réelle du désir, qui tient en fait au fait même de désirer et de donner de la valeur à des objets particuliers ? (...)