Devons-nous distinguer deux mondes : le monde commun et le monde de la science ?

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L'analyse du professeur


La science semble nous informer du fait qu’il faut se méfier des apparences et essayer de se fier aux règles de l’esprit, à sa capacité à trouver une vérité qui dépend de l’analyse conceptuelle fonder la connaissance sur un sol plus assuré que celui des sensations. À cet égard, il semble possible de penser une distinction entre monde de la science, de l’analyse conceptuelle, et monde commun, c’est-à-dire monde donné par l’expérience sensorielle quotidienne. La vérité de la connaissance dépend donc du discernement de l’objet scientifique par rapport à la sensation commune confuse.Toutefois, étant donné que la science se bâtit à partir de l’analyse de notre appréhension sensorielle du monde, le problème de ce sujet sera celui de savoir dans quelle mesure les lois de la science peuvent s’affranchir de cette appréhension sensorielle du monde propre à l’homme. Il s’agit de se demander si le monde commun qui est le monde perçu immédiatement par tout le monde, est le même que celui qui est déterminé en vérité par les lois de la science.

Le paradoxe de ce sujet tient alors au fait que la rationalisation scientifique construit un monde différent, fait de lois et d’objets scientifiques, qui est censé expliquer le monde mieux que l’appréhension immédiate des choses et des phénomènes (parce qu’une telle appréhension est souvent confuse et parfois victime d’illusions ou d’imprécisions), mais qui devient un monde abstrait, souvent hermétique et non accessible à l’appréhension immédiate. Peut-on croire que le monde scientifique, dans son hermétisme, explique mieux le monde réel que le regard commun qui en a déjà une appréhension immédiate ?
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