Claude Lévi-Strauss, tristes tropiques, Page 468

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L'analyse du professeur


La façon dont la culture détermine une conception de l’histoire, et dont cette conception de l’histoire permet à un peuple de partager une vision de son devenir, a été récemment problématisé par la théorie du « choc des civilisations » de Samuel Huntington, célèbre penseur néoconservateur américain ayant ainsi identifié les logiques actuelles de conflit à des confrontations entre cultures antagonistes.
Dès Tristes tropiques, Claude Levi-Strauss s’était lui-même efforcé, dans une toute autre perspective idéologique, de montrer l’importance du facteur culturel dans la représentation sociale, et il s’était plus particulièrement attaché à montrer de quelle manière la culture pouvait déterminer un mode d’être et une façon de se concevoir. Le texte qui est ici soumis à notre étude porte ainsi sur la parenté entre les structures culturelles chrétienne et musulmane, parenté sur laquelle insiste fortement Lévi-Strauss pour montrer à quelle point elle peut apparaître aliénante, ou tout au moins déterminante pour saisir la façon dont l’homme se trouve emprisonné dans ses propres représentations.
Nous nous attacherons tout d’abord à montrer en quoi consiste cette parenté. Nous pourrons ensuite saisir jusqu’à quel point ces structures analogues permettent de comprendre le caractère aliénant des représentations culturelles.
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