Christian Wolff, Pensées raisonnables sur DIeu , le Monde et l'Ame humaine, et toutes choses en général - par. 835

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L'analyse du professeur


Christian Wolff fut un philosophe de l’époque classique, disciple de Leibniz. Il est donc directement influencé par les débats induits par la philosophie cartésienne, et notamment par la façon dont cette dernière a pour particularité de poser le problème du rapport entre le corps et l’âme. Dans le texte ici présent, Wolff adopte une position de synthèse entre l’empirisme et le rationalisme, c’est-à-dire qu’il explique que la connaissance dépend d’une connexion réciproque (dans les deux sens) de l’âme et du corps, dont l’équilibre se fait en mouvement. Plus exactement, il montre que la perception sensorielle des choses extérieures au corps se transmet par le corps, au point que l’âme s’en trouve agitée, et que ce mouvement est à l’origine des pensées. Réciproquement, tout mouvement de l’âme crée en retour un état du corps. Cette thèse, relativement descriptive dans le texte ici présent, reconduit la thèse leibnizienne de l’harmonie préétablie, et pose le problème de savoir si ce rapport de réciprocité permet n’induit pas une dépendance ou un soumission de l’âme, ne permettant alors plus de penser la réalité de la liberté humaine, et la nature précise de la connaissance.
De façon plus particulière encore, ce texte aborde le problème de la philosophie du langage et pose également le problème de savoir si les mots ne sont que des sons homogènes avec le mouvement de l’âme. Wolff tente en effet de montrer qu’il y a une forme de connexion naturelle entre l’âme, son mouvement et la production des sons qui expriment les mots. La capacité à parler devient donc la manifestation d’une capacité à communiquer traduisant le fait que les hommes sont mus par un mouvement commun qui les maintient dans un équilibre et une harmonie.
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