Alain, Propos sur la religion, La vraie foi

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L'analyse du professeur


Dans Propos sur le pouvoir, Alain écrit : " Le doute est le sel de l’esprit. Croire est agréable, mais c’est une ivresse dans il faut se passer ". Cette affirmation est une dénonciation du danger des croyances et de la façon dont elles aliènent l’esprit critique.


Alain est en ce sens un digne héritier des Lumières, et c’est une telles conception que nous retrouvons dans le texte qui est ici soumis à notre étude, extrait des Propos sur la religion. Alain dénonce plus précisément le fait que la religion a légitimé l’aliénation de l’homme par l’homme en se faisant passer pour un discours de vérité capable de justifier les pires exactions, et l’éloignant ainsi de son message moral supposé de tolérance et de paix. Néanmoins, à dénoncer ainsi la religion, il semble que la thèse pose problème, dans la mesure où il est réciproquement difficile de moraliser celui qui ne croit en rien, comme le signale d’ailleurs assez bien Dostoïevski en considérant que " si Dieu est mort, tout est permis " (Les frères Karamazov).


Nous chercherons à comprendre tout d’abord en quoi la religion propose un discours de mystification cachant la réalité du monde. Nous nous efforcerons ensuite de comprendre ce que cache un tel discours, qui fait le lit des pouvoirs religieux et politiques, au mépris des valeurs humanistes les plus fondamentales.

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