Alain, 81 chapitres sur l'esprit et les passions, Introduction

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L'analyse du professeur


Le philosophe est parfois représenté comme un vieux sage ou un vieil ermite perdu dans l’obscurité de ses pensées, comme Le philosophe en sa méditation de Rembrandt. Il semble à cet égard détaché du monde et de son urgence, tout entier absorbé par l’alcôve de ses réflexions. Est-ce à dire que la philosphie, étymologiquement amour de la connaissance et de la sagesse, ne sert à rien ni à personne de ce monde, sinon à ce jaloux replié sur la beauté de ses Idées ?
Le texte d’Alain contribue en partie à fournir une réponse à cette question. Il défend en effet une définition de la philosophie montrant que le propre de la connaissance philosophique est de développer une éthique universelle permettant à celui qui la détient de devenir autonome dans l’exercice de son action.
Nous nous attacherons à analyser ce texte en montrant qu’il débute tout d’abord par une définition de la philosophie comme connaissance morale. Nous en viendrons alors à comprendre les propriétés de cette connaissance morale, en tant qu’elle n’est pas parfaite. Il nous faudra alors, dans un dernier temps, montrer que la philosophie est une connaissance désintéressée qui ne vise pas tant au développement des choses qu’au développement de l’homme et de sa responsabilité morale.
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