Nietzsche, Le livre du philosophe (extrait)

Partager sur Facebook Partager sur Twitter


L'analyse du professeur


Dans Le crépuscule des idoles, Nietzsche a prétendu qu’il fallait philosopher à coup de marteau, c’est-à-dire détruire les idoles du passé pour restaurer un rapport perdu à la vérité et au sensible. Sa philosophie est donc, tant dans sa méthode que dans ses objets, une philosophie non classique, non métaphysique, qui a pour enjeu de repenser notre rapport aux concepts importants de notre tradition intellectuelle.
Dans le texte qui est ici soumis à notre étude, extrait du Livre du philosophe, Nietzsche précise cette thèse, et montre pour quelle raison la philosophie n’est pas, comme elle a cherché longtemps à le prétendre, une recherche de la vérité, mais au contraire un exercice du mensonge. Plus exactement, N affirme la thèse selon laquelle il faut se libérer des constructions fallacieuses du sens du vrai pour retrouver un rapport authentique au sensible. Peut-on toutefois ainsi revendiquer un affranchissement du poids intellectuel du passé ? Le défi ne conduit-il pas à se mettre dans une position de fragilité bien trop audacieuse pour celui qui, initialement, s’est justement construit dans la dissimulation afin de pouvoir s’affirmer ?
Nous chercherons à montrer que ce texte s’enracine d’abord dans une approche critique de l’histoire de la philosophie, qui a progressivement enfermé l’homme dans une vision déformée de la réalité, au point que seule leur surface en subsiste. Nous en viendrons ensuite à saisir plus particulièrement pour quelles raisons il convient alors de défendre un retour à la vérité du sensible, dépouillée des simagrées de la métaphysique.
(...)