Les apparences sont-elles trompeuses ?

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L'analyse du professeur


Il s’agit ici de savoir si nous pouvons nous fier à ce que nous disent nos sens. Il semble que nous sommes constamment sollicités par une expérience du monde qui nous permet de forger progressivement nos connaissances, à raison des interprétations intelligentes que nous faisons de notre monde sensible. À cet égard, nous n’avons pas vraiment d’autre moyen à notre disposition que le monde sensible pour construire notre connaissance, c’est-à-dire que l’apport des informations sensorielles qui nous permettent de construire notre compréhension du monde. La raison ne fonctionne, en ce sens, que comme une capacité de tri et d’organisation des informations sensorielles. Or, il est indéniable que les sens nous trompent puisqu’ils nous donnent souvent des informations contradictoires qui nous induisent en erreur, ou tout au moins qui nous fournissent des interprétations divergentes et conflictuelles des choses que nous vivons par expérience. Il faut donc affronter ce paradoxe propre à la constitution de notre savoir, paradoxe selon lequel nous semblons soumis à un apport premier d’informations sensorielles que nous devons corriger et améliorer au moyen d’une raison qui ne paraît avoir à sa disposition qu’une capacité de comparaison et d’interrogation des données sensorielles. (...)