L’histoire a-t-elle un sens ?

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L'analyse du professeur


Le mot d’histoire revêt deux significations principales : l’ensemble des évènements qui se déroulent dans le temps et la discipline qui a pour but de chercher l’ordre de déroulement de ces évènements. Dès lors, la question de savoir si l’histoire a un sens revient à se demander si l’histoire, considérée comme l’ensemble des évènements se déroulant dans le temps, répond à un devenir logique, ce qui fait l’objet du travail de l’histoire comme discipline. Le problème de ce sujet sera donc de savoir si l’esprit humain peut soumettre le cours des événements à une grille d’analyse logique, de façon à en traduire un ordre vraisemblable. Ce sujet recouvre ainsi un paradoxe selon lequel le mot même d’histoire désigne une totalité d’évènements qui possède déjà une unité : celle que lui donne l’esprit humain en l’appréhendant. À cet égard, il serait étonnant que l’histoire ne soit qu’un amas sans cohérence de faits, puisque le propre de la raison est de donner une cohérence logique à ce qu’elle analyse. Néanmoins, et c’est là que se crée le paradoxe, il semble que l’esprit ait nécessairement du mal à décider de façon définitive de la cohérence à donner à la suite des évènements dans le temps. La multiplicité des interprétation du sens de l’histoire semble indiquer que la cohérence rationnelle de l’histoire n’est jamais vraiment une cohérence propre à l’histoire, mais plutôt propre à l’esprit de l’homme qui pense l’histoire. Il n’y aurait donc pas une histoire qui existerait par elle-même, mais des histoires qui ne sont que des façons de voir et de comprendre l’histoire, qui n’atteignent donc jamais l’histoire. La question de l’objectivité du travail de l’historien est ainsi au cœur du paradoxe de l’histoire. (...)