Fonder le droit sur la force ou faire respecter le droit par la force, cela revient-il au même ?

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L'analyse du professeur


Cette question semble appeler une réponse simple dans la mesure où nous aurions spontanément tendance à dire que la force doit faire respecter le droit sans pour autant le fonder puisque la force n’est pas forcément juste. Cela revient donc à poser la question de ce qui peut et doit fonder le droit. Or, si nous considérons traditionnellement que c’est la justice qui doit faire la loi, en l’absence d’une définition partagée de la justice parmi les membres d’une société (surtout démocratique), on se retrouve sans possibilité de juger et donc sans norme du droit. Le droit apparaît alors non seulement comme arbitraire mais en outre comme impuissant puisque tout le monde peut s’y opposer. Pour éviter l’anarchie, cela reviendrait alors à émettre la possibilité de fonder le droit sur la force puisqu’à défaut de justice, il convient de faire en sorte que le droit appartienne au plus fort car il peut faire respecter la même loi à tous.

Mais cette solution apparaît comme peu satisfaisante puisqu’elle entre en contradiction avec notre exigence de justice. N’y a-t-il donc aucun moyen de sortir de cette contradiction fatale pour la société des hommes ?
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