Durkheim, 'définition du crime et fonction du châtiment'. De la division du travail social

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L'analyse du professeur


Dans Des délits et des peines, Beccaria défend l’idée que l’application de la peine doit être proportionnelle à l’injustice commise à la société, et au degré d’utilité de cette peine pour celui qui a commis un acte répréhensible. Il rejette ainsi directement une peine incompréhensible pour celui qui en écope, et défend, entres autres, l’idée de l’injustice de la peine de mort.
Pourtant, une telle fondation de la justice n’est pas évidente : faut-il considérer que la peine doit se justifier au regard de la réinsertion possible de celui qui s’est écarté de la loi ? N’a-t-il pas déjà manifesté sont isolement de la communauté, sa mise au ban de la société ? Pourquoi vouloir penser la récupération de celui qui s’est volontairement marginalisé ? Ce sont de telles questions qu’entend soulever, et auxquelles entend répondre le texte de Comte ici soumis à notre étude, en défendant la thèse de l’inutilité individuelle de la peine, au profit d’une stricte utilité collective de la sanction.
Nous analyserons cette thèse en nous attachant d’abord à montrer que les croyances communes sont fondamentales pour l’existence de chaque individu, qui y puise sa force et y trouve son identité. Dès lors, nous en viendrons à comprendre que le crime est d’abord une remise en question des valeurs du groupe, avant peut-être que d’être une agression individuelle. Nous achèverons enfin notre analyse en tentant de comprendre pour quelle raison Comte en déduit l’inutilité individuelle de la peine.
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