La conscience fait-elle de l’homme une exception ?

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L'analyse du professeur


En s’appuyant sur la définition de la conscience de soi comme sentiment intime de proximité à soi, il est possible de comprendre que le propre de l’homme est de se vivre selon un certain rapport entre esprit et corps. Plus exactement, il ne s’agit pas tant de savoir si la conscience est une exception humaine en tant que telle (ce qui conduirait à des comparaisons un peu délicates et peu utiles entre l’homme et l’animal) que de savoir dans quelle mesure la conscience, telle que l’homme la possède et en use, fait de lui un être exceptionnel. À cet égard, il faut donc essayer de comprendre comment fonctionne la conscience et ce qu’elle permet pour évaluer ce qu’elle apporte à l’existence humaine.

Le problème que vise alors votre analyse du sujet revient à un paradoxe. D’une part, la conscience est, à l’évidence, un mode d’être dont l’homme tire tous les profits puisqu’il évalue au moyen de cette conscience les possibilités de son action. Mais d’autre part la conscience fait découvrir à l’homme ses propres limites et ses impossibilités, c’est-à-dire que la conscience est également le moyen par lequel l’homme se rend compte de la fragilité de son existence. La conscience est-elle le moyen d’un statut exceptionnel de l’homme dans la nature ou fait-elle de l’homme un être particulièrement fragile ?

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Plan proposé

Partie 1

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Il est d’abord possible de partir de la définition de la conscience en l’assimilant à une forme de représentation de soi dans une idée qui est une manière de se définir et d’obtenir une image de soi.

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Outre le fait que cette image est rationnelle, ce qui en fait une exception est vraisemblablement la façon dont l’homme s’en sert pour projeter son histoire et son devenir dans l’avenir.

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Dès lors, c’est par la conscience que l’homme mène une existence intelligente ce permet d’en arriver à l’idée que la conscience humaine est le moyen d’une maîtrise incomparable de la nature et du cours des évènements.

Partie 2

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Nous pouvons toutefois nous interroger sur la pertinence, la légitimité de cette prétention de la conscience à s’extraire de la réalité pour asseoir une forme de domination humaine. En effet, toute conscience est susceptible d’erreur et d’illusion

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et elle peut également être le jouet de l’inconscient.

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Dès lors, nous sommes portés à relativiser de façon assez radicale l’idée que l’homme est exceptionnel par sa conscience qui est plus la marque du défaut et de la finitude que de l’exception.

Partie 3

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La question qui se pose alors est celle de savoir si l’homme ne peut dépasser ce statut paradoxal selon lequel il possède une faculté exceptionnelle qui le fragilise. À cet égard, il semble possible de repartir du fait que la conscience est une exception en un sens statistique, c’est-à-dire que seul l’homme la possède de cette façon rationnelle.

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Ce constat porte alors à penser que la conscience, en permettant à l’homme de prendre la mesure de ses limites, lui permet également de concevoir intelligemment une action selon ses possibilités.

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La conscience fait donc de l’homme un être exceptionnel puisqu’il a la possibilité de construire une connaissance argumentée de lui-même et du monde, connaissance qui est le fondement d’une appréhension morale de son existence.